Sinistres facettes : Les pierres précieuses mystérieuses et maudites - Partie 1 MUDRA

Sinistres facettes - Le diamant Hope

Les pierres précieuses ne sont pas seulement synonymes d’éclat, de prestige et de belles énergies. Elles recèlent aussi du mystère et des intrigues. Par exemple, certaines pierres hors du commun sont tristement célèbres pour le malheur qu'elles ont attiré sur leurs propriétaires.

Je vous invite à faire un voyage à travers ces superbes pierres précieuses et les récits mystérieux, tragiques voire surnaturels qu'elles recèlent.

Nous allons commencer avec sans doute le diamant le plus tristement célèbre- Le Hope auquel tout ce chapitre sera consacré.

Le diamant Hope - La ruine et la mort

Avec ses 45,52 carats, le magnifique diamant Hope bleu gris d’aujourd’hui mesure 25,6 mm de long et 21,7 mm de large.

Origine: Inde

Son histoire remonte aux mines de diamants de Golconde, en Inde, au XVIIe siècle. L’histoire raconte qu’il ornait une statue de la Déesse Sitâ et la pierre fût volée. Elle atterrit dans les mains du contrebandier français Jean Baptiste Tavernier sous sa forme originale, grossièrement taillée, de 112.19 carats.

Déesse hindoue Sitâ

La pierre quasi brute alors en forme de triangle, était appelée le diamant bleu Tavernier. Les archives estiment que Tavernier a vendu le diamant, ainsi que plusieurs autres, au roi Louis XIV en 1668 pour une somme équivalente à 147 kg d'or et un titre de noblesse. Il la vendit avec d’énormes bénéfices mais laissa son fils prodigue dépenser le plus gros de sa fortune. Tavernier père finit déchiqueté par des chiens enragés aux Indes, où il était parti refaire fortune.

 Croquis du Diamant Bleu Tavernier
Dessin du diamant bleu Tavernier
Réplique du Diamant Bleu TavernierRéplique du diamant bleu Tavernier

 

Arrivée en France et première taille

La première fois qu'il fut taillé, c'était en 1673, lorsque le Sire Pitau, joaillier de la cour, la transforma en un diamant de 67,12 carats. À cette époque, on l'appelait "le bleu français" ou "le diamant bleu de la Couronne".

Cette réduction ne lui ôta pas son sort maléfique. Nicolas Fouquet, qui l’avait emprunté pour un dîner officiel, fut reconnu coupable de détournement de fonds et emprisonné à vie.
Le roi lui-même est mort d'une maladie et tous ses enfants légitimes, sauf un, sont décédés en bas âge.

Louis XVI et Marie-Antoinette qui héritèrent ensuite du diamant finirent leurs jours sous le couperet de la guillotine pendant la révolution française. La princesse de Lamballe, qui portait souvent le diamant, tomba plus tard sous les coups d’une foule parisienne enragée.

Bijou du Dauphin
 L'ordre de la Toison d'or de Louis XV était l'une des pièces de joaillerie les plus somptueuses jamais réalisées. Une réplique créée en 2010 à partir d'une illustration donne une idée de sa majesté. Contenant des pierres célèbres comme le bleu de France et la Côte de Bretagne, il a été volé en 1792 et démantelé. Beaucoup de ses composants ont été perdus, mais le sort des autres est connu : la Côte de Bretagne a été retrouvée et est conservée au Louvre, et le Bleu de France est connu aujourd'hui sous le nom de Diamant Hope.

Le Bleu de France semble ensuite avoir été lors volé lors d'un pillage du Trésor royal français vers 1793.

Disparition de 1793 à 1812

Après ce vol, la pierre maudite a connu de nombreuses aventures: un diamantaire néerlandais du nom de Wilhelm Fals s'est procuré le diamant et a retaillé la précieuse pierre pour dissimuler l'identité du bijou.

Une fois terminée, la pierre de 69 carats a été réduite au diamant Blue Hope de 45 carats que nous voyons aujourd'hui.

Lorsqu'il était en possession de Fals, son fils, Hendrik, a volé la pierre précieuse, ruinant son père, qui selon la légende mourut de chagrin.

Hendrick Falls a ensuite donné le diamant à un homme nommé Francis Beaulieu en paiement d'une dette. Hendrick connut lui aussi une fin tragique puisqu'il se suicida en 1830.

Beaulieu a ensuite voyagé de Marseille à Londres, en Angleterre, pour vendre le diamant au bijoutier Daniel Eliason.
Cependant, lorsque le bijoutier est allé payer Beaulieu, il l'a trouvé mort dans une auberge, succombant à une fièvre. Eliason a vendu le diamant au roi George IV d'Angleterre.

Réapparition officielle à Londres

Mais jusque-là, le public ignorait où se trouvait le magnifique diamant bleu jusqu'à ce qu'un homme du nom de John Francillion établisse qu'un gros diamant bleu se trouvait à Londres, en Angleterre, en 1812. Il a décrit que la pierre, pesant plus de 45 carats, était en possession d'un diamantaire londonien, Daniel Eliason, et que la pierre précieuse était à vendre. En raison de sa taille et de sa couleur inhabituelle, la pierre suggérait qu'elle avait été retaillée à partir du French Blue volé dix ans auparavant. Peu de temps après, le bijoutier, Daniel Eliason, s'est suicidé.

 

Georges V Angleterre
 En 1822, un portrait du roi George IV d'Angleterre a été peint, dans lequel le roi portait l'insigne de l'Ordre royal de la Toison d'or serti d'une grande pierre bleue présentant une ressemblance frappante avec le diamant French Blue. À la mort du roi George en 1830, sa succession était grevée de dettes impayées, et on pense que le diamant, ainsi que d'autres bijoux et effets personnels, ont été vendus pour couvrir les nombreuses dettes qu'il avait laissées derrière lui.

 

 En 1830, la pierre, désormais historique, fut acheté par un banquier londonien du nom de Henry Thomas Hope, qui la paya 150.000 dollars. Il connut rapidement des revers de fortune et mourut ruiné. Un de ses derniers héritiers se débarrassa enfin du bijou en le vendant. Pendant seize ans, la pierre maléfique passa de main en main en continuant de foudroyer ses différents propriétaires. Voici une courte liste des tragédies parsemant son chemin.

Le premier à l'avoir acheté serait le banquier français Jaques Colet. Peu de temps après, Colet serait devenu fou et se serait suicidé.

Par la suite, il a été vendu au prince russe Ivan Kanitowsky, qui l'a prêté à sa maîtresse, l'actrice Lorens Ladue. La première fois qu'elle a porté le diamant sur scène, elle a été abattue par un homme dans le public qui, selon de nombreuses personnes, était le prince russe lui-même. Quelques semaines plus tard, Kanitowsky est poignardé à mort à Paris par des révolutionnaires russes.

La même année, la pierre est de nouveau en possession des Frankel, qui font un effort concerté pour vendre ce qu'ils appellent le "diamant du Hood" - hood étant le lieu où le plus de crimes étaient commis.
La personne suivante à l'acquérir était un courtier en bijoux grec bien connu, Simon Maoncharides, qui a acquis la pierre à la fin de 1908. Il a rapidement vendu le diamant à Habib Bey, un marchand de diamants perse. La nuit où la transaction a été conclue, Maoncharides a accidentellement conduit sa voiture dans un précipice, se tuant avec sa femme et son enfant.

Habib Bey s'empresse ensuite de vendre la pierre à Salomon Habib, agissant au nom d'Abdul Hamid II, le sultan de Turquie. Quelques mois plus tard, Habib Bey se noie dans le naufrage d'un bateau à vapeur français en 1909.

Abdul Hamid II
 Abdul Hamid II, surnommé "Abdul le Damné", a donné le diamant Hope à sa concubine préférée, Salma Zubayaba, en lui ordonnant de le faire protéger  par Kulub Bey, son eunuque gardien des trésors du sultan. Quelques mois plus tard, Zubayaba a été poignardée et tuée lors de la tentative de vol du diamant. Le voleur, Jehver Agha, a été arrêté par Kulub Bey et pendu après avoir été torturé. 
En 1909, la Maison Cartier fit l’acquisition du diamant Hope et l'a vendu à Evalyn Walsh McLean, une héritière minière et mondaine américaine. Le joaillier avait inséré une clause liée à la malédiction dans le contrat, visant à apaiser les pires craintes des acheteurs : les clients pouvaient en effet échanger le joyau contre des bijoux de valeur équivalente en cas de décès sous six mois. La pierre à ce stade avait entièrement remontée dans la version que nous connaissons aujourd'hui.
Evalyn Walsh McLean
 Evalyn Walsh McLean après avoir longuement hésité décide de faire fi de la malédiction et acquiert le diamant, mais pas avant de l’avoir amené à l’église pour le faire bénir. Le moment venu, alors que le joyau attend sa bénédiction sur un coussin de velours, des éclairs auraient illuminé le ciel et le bâtiment aurait tremblé. Nombreux sont ceux qui auraient pu prendre ces signes comme un avertissement, mais pas Evalyn. La vente est finalement conclue début 1912.

 

À la suite de cela, toute la famille McLean a connu de nombreux malheurs : leur fils est mort dans un accident de voiture, leur fille a succombé à une overdose de drogue à l'âge de 25 ans, l’époux a été interné dans un asile psychiatrique et y mourra et sa famille a été contrainte de vendre son journal, le Washington Post, lors d'une vente aux enchères pour cause de faillite. Après la mort de Evalyn McLean d'une pneumonie en 1947, Harry Winston a acheté toute sa collection de bijoux.

En 1958, Winston a fait don de l'emblématique diamant Hope, d'une valeur d'un quart de milliard de dollars, au musée national d'histoire naturelle de la Smithsonian Institution à Washington, où il est encore exposé aujourd'hui. Comme l'indique le musée sur son site Web, il "semble avoir conservé le Hope sans malédiction".

Diamant Hope

 

Alors, quelle est la source de tout ce bad juju prétendument généré par le Hope ? Le fait d'avoir volé cette pierre hors du commun à la déesse Sita n'y est sans doute pas étranger...

 

Dans le prochain post, je vous parlerai du Saphir Violet de Delhi, appelé le Quartz maudit où il sera question de vol, de suicides, de sortilèges et même d'un fantôme de Yogi!

 

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